LES JEUNES PEINTRES ET L’ART ABSTRAIT
HWPSMTB. Formé sur les initiales des exposants (Hartung, Wols, Picabia, Stahly, Mathieu, Tapié, Bryen), c’est le nom de l’exposition organisée par Georges Mathieu à la galerie Colette Allendy. Ces peintres ont en commun de vouloir traduire sur la toile la violence même du geste créateur, indépendamment de toutes significations préalables : c’est ce qu’on appellera l’Abstraction lyrique.
Depuis que le monde existe, depuis que la vie est sur la terre, les hommes se regardent en chiens de faïence et n’ont qu’un désir, l’extermination de l’autre dans la souffrance. Les jeux du cirque sont toujours là, les esclaves prolifèrent, les malades mentaux triomphent sur cette terre. Le drame omniprésent confirme l’erreur de celui qui a dit que la vie n’avait pas de prix. Jamais on a autant tué, Jamais tant de vies ont été sacrifiées au nom d’un dieu inexistant, d’une idéologie de pacotille, d’une parole, d’un geste ou d’un regard considéré comme un affront. On tue comme on va chier sa crotte au cabinet. On tue sans raison parce que tuer est un acte jouissif qui fait passer la copulation au second plan. Pour ma part, ce n’est pas si grave, parce que la vie ne sert à rien et que retrouver son néant d’origine est le seul bonheur qui nous attend.